La Banque Africaine de Développement (BAD) et la Banque mondiale ont procédé, le jeudi 08 décembre 2022, au lancement de la cinquième édition de l’indice de réglementation du secteur de l’électricité en Afrique (ERI) et la première édition de l’indice mondial de régulation de l’électricité (GERI). Plusieurs parties prenantes ont pris part à cette cérémonie virtuelle de lancement desdits rapports ; il s’agit des organes de régulation du secteur de l’électricité, des entreprises en charge du service public de distribution de l’énergie électrique, des services gouvernementaux en charge des questions énergétiques, des organisations régionales et continentales du secteur, ainsi que des partenaires techniques et financiers intervenant dans les domaines de la production, du transport, de la distribution et de la commercialisation de l’électricité. L’Autorité de réglementation du secteur de l’électricité du Togo (ARSE) ainsi que la Compagnie énergie électrique du Togo (CEET) ont pris part à cette cérémonie par visio-conférence. Des progrès notables sur le continent Dans une note introductive, Wale Shonibare, Directeur des solutions financières, de la politique et de la régulation de l’énergie à la BAD, a rappelé que son institution a initié dès 2018 les enquêtes ERI afin de relever le niveau de réglementation du secteur de l’électricité sur le continent. Ainsi, relève-t-il, « nous observons chaque année des efforts ici et là sur le continent pour mener des réformes en vue de renforcer le cadre réglementaire relatif au secteur de l’électricité ». En effet, souligne Monsieur Shonibare, le secteur de l’électricité est très capitalistique et se doit d’être suffisamment attractif pour attirer les investisseurs privés. « L'Afrique a besoin d'investissements dans le secteur de l'énergie ; ce qui nécessite de rendre le secteur attractif, de le débarrasser de toutes les lourdeurs administratives et organisationnelles qui entravent encore la participation active du secteur privé », a affirmé le directeur des solutions financières, de la politique et de la régulation de l’énergie à la BAD. Pour cette organisation continentale, « l'un des aspects des cadres réglementaires du secteur de l'électricité qui est au cœur de l'attrait des investisseurs pour ce secteur est l'indépendance de l'autorité de régulation dudit secteur ». Pour sa part, David Boyd de l’Association nationale des commissaires des organes de régulation des Etats-Unis (NARUC) a estimé que la question de l'indépendance des organes de régulation relève du domaine de la culture politique de chaque Etat. Pour lui, « dans le cadre d'un marché régional, si l'opérateur ne peut pas faire confiance au régulateur, il est presque impossible d'atteindre les objectifs de recrutement des investisseurs pour assurer l'atteinte des objectifs d'électrification et de qualité de service, chers aux décideurs ». Le Togo progresse… Au titre du rapport ERI 2022, le classement du Togo est passé de la 27ième place en 2021 pour 43 pays étudiés à la 11ième place en 2022 pour 44 pays étudiés ! Les performances réalisées par le Togo sont dues aux réformes engagées, notamment la prise de textes réglementaires relatifs à la méthodologie tarifaire, le renforcement des capacités du régulateur en matière de régulation économique, sans oublier les mesures prises dans le règlement technique de distribution de l’énergie électrique (RTD) et dans le contrat de performance en faveur de la qualité de service et de l’amélioration du taux de perte technique. L’ERI est un indice composite mis en place en 2018 par la BAD pour évaluer chaque année le cadre réglementaire des pays africains en matière d’électricité. Des questionnaires sont ainsi adressés aux organes de régulation, aux opérateurs du service public de distribution de l’énergie électrique. En 2022, 44 organes de régulation et 44 sociétés de distribution de l’énergie électrique des 45 pays identifiés comme disposant d’un organe de régulation ont pris part à l’exercice. L’Ouganda, l’Egypte, le Sénégal, le Ghana et le Kenya sont les cinq pays les mieux classés, tandis que la Mauritanie, le Gabon, Sao-Tomé et Principe, le Tchad et la Rd Congo sont les pays les moins bien classés de cette étude. Au niveau mondial, le GERI a couvert 82 pays. Sur la base des indicateurs harmonisés avec la BAD, il ressort de ce premier rapport de la Banque mondiale que le Panama en Amérique Latine et l’Ouganda en Afrique sont les pays les mieux classés, c’est-à-dire ceux dont le cadre réglementaire est plus attractif pour les investisseurs dans le secteur de l’électricité.